POÈMES POUR LES TEMPS PRÉSENTS France - 2020 - Color - stereo sound 5 episodes Directed by Grégoire Couvert, Christophe Manon, Frédéric D. Oberland & Grégoire Orio Text by Christophe Manon Ciclic archives edited by Grégoire Couvert & Grégoire Orio Original soundtrack by Frédéric D. Oberland Recorded and mixed by Jean-Charles Bastion & Romain Poirier at MER/NOIR Produced by Ciclic - Labo de création #5
Maintenant seul le temps est sauvage - 09min Mais ce sont, ce sont des temps, des temps immobiles que nous avons connus, des temps immobiles. Pas un mouvement, pas un geste, pas l’ombre, pas le moindre mouvement, et cependant nous étions éperdus et chancelants, car nous sentions sous nos pieds les puissantes vibrations de la Terre et quelque part aux antipodes une immense joie incendiait l’horizon. Mais nous avions tant besoin, nous avions tant besoin d’amour. Pourquoi dès lors, pourquoi ne pas dès lors, pourquoi ne pas nous y résoudre. Qu’un fils a tué son père. Qu’il est plus que jamais nécessaire d’en finir. Que nous avons des yeux pour voir. Si tu veux, j’y consens. Qu’ouvrir les vannes n’est pas s’ouvrir les veines. Comme une appréhension. Qu’à présent nous avons soif. Que nous avons perdu le sens des réalités. Voici longtemps, bien longtemps, que je ne t’ai vue, pas même en rêve. Et cependant nous avions une activité onirique très intense, toutefois sans sommeil. Comme une foule immense et démunie et affamée de créatures entassées sur des embarcations de fortune venues échouer sur de lointains rivages. Vaille que vaille. Où trouver une, où donc, où trouver une place ? Vainqueurs, mais de quoi ? Qu’à cela ne tienne. Nous ne pouvions plus nous étreindre ni nous donner la main ni même partager les fines particules d’air qu’exhalent nos poumons et que polissent nos bouches. Est-ce que cela a changé ? Et courent à travers bois et chassent et s’empiffrent et s’enivrent de mauvaise gnôle et soudain s’en vont par les labours gras se couvrir d’argile et de boue tels des cochons et tout cela ne veut rien dire. Tout cela n’est qu’échecs, suppositions, doutes, hypothèses, questions, ou non. Sens-tu, oh sens-tu, sens-tu combien je te désire ? Vaincus, mais par qui ? Et j’étais étendu sur le lit à contempler mes pieds et le sang s’écoulait et rien ne se passait et c’était bien ainsi. De nouveau les oiseaux nus apprenaient à chanter et s’égayaient fiévreux dans l’air opaque et rouge, la frontière entre la vie et l’effroi n’était plus. Les marchandises s’accumulaient, les désirs s’estompaient. Nous observions les arbres et le roulis des basses nuées derrière nos fenêtres et nous écoutions la rumeur des branches comme un déchirant appel muet lourd d’un mauvais présage. L’espoir, l’espoir s’amenuisait et nichait dans quelque recoin du réel auquel nous n’avions pas accès. Nous passions ainsi du sable entre les doigts. Peut-être déjà n’étions-nous plus que spectres. Que tout cela ne soit pas oublié. Ni les larmes ni les regrets. Rieuse, ardente et le corps souple. Une caresse, aucune caresse. Toutes choses comme elles sont / et comme elles ne sont pas. Grande, très grande est la puissance de l’ennemi penché sur des cartes pour conquérir le monde. De hautes cheminées se dressent dans l’azur et crachent une noire fumée. Bêtise et mensonge et cynisme et corruption et rapacité sont les attributs du pouvoir. Mais nous gardons les poings serrés et nous agitons les bras car rien de ce qui est humain ne nous est étranger. Prédateurs et proies. Frêles et tremblants. Que les os se séparent et que les murs se fendent et que s’ouvrent grand les tranchées. Si nous voulons, pourquoi ne pourrions-nous pas ? Une suffocation. Un vertige. Un saisissement. C’est l’heure, voici venir la nuit, et derrière se tient tout l’énorme univers et les sphères étoilées en leur vaste séjour. Quelle chose, quelle chose prodigieuse, étonnante et magnifique c’est de vivre. Et comme les yeux s’ouvrent, c’est ainsi qu’ils se ferment. // #4 S'il te plaît père laisse quand même le futur dormir encore, comme il le mérite. Si en effet on le réveille trop tôt, on obtient un présent endormi - 09min "Comme la lumière comme souvent le soir comme elle décline et s’estompe puis vient la nuit, c’est tout comme. Ou comme s’il y avait eux, il y avait toi, il y avait nous, il y avait lui et elle, et nous étions tous si tangibles, comme vêtus de rêve et changeant sans cesse de forme, et comme opulents, comme manifestes, tournant à une vitesse vertigineuse sous un vieux ciel de rouille, et tout cela était d’une douceur infinie. Comme des corps vaincus, comme des corps triomphants, comme étendus ensemble et semblables sur le sable, heureux peut-être à regarder la mer. Et le ressac des vagues. Ou bien était-ce du désir. Ou le vaste espace qui soudain s’ouvrait puis se refermait. Comme si cela pouvait avoir de l’importance. C’est bien cela, oui, c’est cela qui nous fut demandé. « Ici plus qu’ailleurs, l’homme peut contempler avec effroi l’abîme de misère où l’esprit de violence et la primauté de la force l’ont précipité. » Mais pitié, dit-elle, pitié. Pitié, pour la perte des roses. Un deux trois et quatre et encore un c’est toujours assez, c’est assez mais trop vite. Mais ce n’est pas un lieu, ou si peu. À se serrer les uns contre les autres. À jouer à cache-cache. À rire aux éclats et hurler et chanter et se déhancher et se divertir et tout cela pourquoi ? Pourquoi ? Oh pourquoi ? Et comment faire face ? Comment de tout cela faire signe ? Marchant vers de nouveaux soleils, toujours plus grands, plus grands encore, et ce n’est pas fini. Car jamais, non jamais nous ne sommes las. Tes lèvres sur ma peau. Qu’est-ce sinon danse de particules ? Une présence qui n’est peut-être pas une illusion. Ni songe ni vapeur. Où nichent précisément les morts en leur juste savoir. Un avion. Un chien. Un baiser. Un tracteur. De vieilles carcasses rouillées au bout des rangs de vigne. Un baiser. Un kilo de patates. Un dimanche. Un trèfle à quatre feuilles. Un lapin doux assez pour apaiser la peur. Et usines et machines et moteurs et solides c’est penser aussi. Et de faire les foins, de récolter les moissons, et ce n’est rien, sois sage, sois sage s’il te plaît. À sécher les larmes. Et quoi d’autre ? C’est le son de ta voix qui m’émeut. Sous toutes les coutures. La rage. La rage est le luxe authentique d’une splendeur infiniment ruinée mais qui sait le prix d’une émotion partagée et rien d’autre, rien d’autre et davantage. À se pendre à ton cou. Voici si longtemps que j’existe, je ne peux rien oublier. Si tu n’as pas la tête à ça. Rouge. Rouge et noir, la bannière des possibles. Que loué soit l’instant où d’un élan soudain tu me pris par la main. C’est bien là la bonne mesure. Maman, c’est toi, c’est bien toi, maman, c’est toi ? Qu’à présent nous avons soif. Qu’ils se nourrissent d’insectes et de limaces. Qu’elles n’ont pas froid aux yeux. Qu’assurément cela te plaît si maintenant je jouis. Ici pas plus qu’ailleurs. Prédateurs et proies. Leur mince espoir de ne pas disparaître. Leur immense espoir de ne pas disparaître. Maintenant qui n’est pas maintenant maintenant. On parvient à se retrouver dans une grande confusion. Si le temps le permet. Un crapaud, un oiseau petit, très petit ou seulement petit. Et merci, merci pour les voici. Que sont-ils devenus ? Est-ce que je sais ? À quel âge ? Où cela nous mènera-t-il ? À quoi ça rime ? Qu’en dis-tu ? Nous sommes en septembre, nous sommes en octobre, en novembre, en décembre, en janvier, nous sommes en février. Des morts, tant de morts, ensevelis sans funérailles. À perdre la face. Le monde ancien toujours refait surface." //
#3 C'est chose étroite qu'un couteau et le fruit qu'il tranche, on n'en rejoindra pas les parts - 07min "En ces temps-là, la grève était une joie partagée, un rêve collectif, le monde projeté en ses hauts points de gloire, les enfants toujours à jamais innocents jouaient avec des cerceaux, partaient chercher des escargots, cueillir des champignons chaussés de bottes de sept lieues, leur rire déjà fusait comme une source claire, leurs frêles silhouettes en allant à l’école se perdaient dans la brume, un vieux curé rougeaud régnait sur des ouailles effarées d’être déjà les deux pieds dans l’ère atomique et des supermarchés, Dieu s’était retiré pour contempler dans ses appartements les beaux tableaux qu’avaient laissés en son nom des maîtres oubliés mais sages, de la sagesse énorme du cœur vaincu des hommes, le soir était le soir, la nuit toujours déjà la même nuit et le jour resplendissait comme à son premier jour, pourtant déjà encore toujours tout n’était que plaintes et grincements de dents, les bombes avaient déjà les mêmes trajectoires et tombaient pile en plein sur des êtres vivants. Comme une chose énorme et massive et brutale, désirante et aveugle, nous n’avions d’autre choix que de vivre, et de mourir en somme. Trouver un point de chute, une ligne de fuite, tenir, tenir jusqu’à demain, jusqu’à demain. C’est cela qui nous fut demandé. C’étaient, ce sont toujours de longs baisers, de furtives caresses, les mêmes serments exaltés échangés sous des porches mouillés. Tout cela vibre encore dans l’air immatériel où nous cherchons le souffle, éperdus mais contents d’être ce que nous sommes. Ni les bras qui s’ouvrent à l’étreinte. Ni l’éclat des voix dans le matin glacé lorsqu’il est temps pour tous ou pour chacun d’aller vaquer à son destin ou de prendre le train. Ni les bêtes meuglant leur détresse avant d’être équarries. Ni les oiseaux si affairés à vivre et lutter dans les vents mauvais. Ni les larmes ni les regrets. C’est sur la pierre à présent / que leurs noms sont gravés méditant / sur la place de la mairie battus / par les intempéries la vie / est courte hélas la mise / est inégale elle se perd d’un coup / d’un seul et jamais non jamais / au grand jamais on ne gagne à ce jeu. La beauté, la beauté est un exorcisme, le poème un exercice de respiration en voie de disparition. Il y a des gens. Ils vivent. Ils se meuvent. Ils sont vivants. Un cirque avec son chapiteau, ses roulottes et sa piste aux étoiles, ses cages où tournent sans fin les fauves. Et les flics en rangs serrés font ce qu’ils savent faire le mieux. Prédateurs et proies. Est-ce que cela a changé ? À désirer, à désirer encore, à s’offrir offerts aux aléas de l’existence. À s’obstiner respire. À regarder passer médusés le cortège funèbre, chapeau bas. À se tenir debout, tout droit mais un peu chancelant dans la réalité comme un bonhomme ivre qui cherche dans le fond de ses poches les clés de la chambre où un sommeil bien lourd et mérité l’attend. À manger des glaces, des nougats, des pommes d’amour et des barbes à papa. À rire aux larmes. Éphémères piégés dans la lumière du jour. Émus, comme plongés dans le cœur bleu léger de l’été. Figures transitoires et se considérant comme telles. Oh vois, mais vois donc. La dépouille écorchée d’un lapin. Est-ce que ça brille encore ? Est-ce que cela a un sens ? Qu’est-ce sinon danse de particules ? En tremblant, tremblant comme une feuille, en prenant un bain de mer, en décrochant le téléphone, en s’ouvrant les veines. Et des signaux dans la nuit et des clochers et des meutes de chiens. Et la peur, la peur, toute la peur qui vient. Soudain.." //
#2 Il y a à être très beau dans la vie - 06min "Et sitôt ouvre le feu et souffle les bougies et bondis vers l’avant à pieds joints dans la rage et d’empoigner ses cheveux pour mordre les lèvres et bonjour dit-il et rien d’autre, rien d’autre et davantage. Comme si le désir soudain se concentrait sur ses seins puis repartait vers de nouvelles zones sensibles. Le joli, le très joli mois de mai à occuper l’usine, à discuter assis sur un banc, à lire le journal, à tuer le temps, à paresser et penser libre et jouer aux boules dans la cour et arracher l’affiche et ouvrir le portail. Disperser et dispersion. Oh comme c’est, comme oui, oh c’est beau si beau, c’est si beau ainsi. « Panoramique sur un parc où se trouvent des tribunes, des stands et de nombreuses personnes. » Un visage égaré dans les périphéries. Un regard inquiet et curieux et pétillant et tendre, attentif et gris, un regard d’une douceur simple assez pour fendre la pierre, un vrai regard bouleversant qui fait battre le cœur. Une célébration, la furieuse et féroce rumeur du monde comme cette multitude murmurante qui vient de l’intérieur. Ce fut un siècle de discorde, une longue suite de désastres qui décuplaient les sentiments. Les oiseaux crient et s’enflamment et demeurent cependant dans la brutale souveraineté de l’air. Et les avions vrombissant en vol rapproché pour détruire et tuer ce n’est pas davantage un signe. Ni les larmes ni les regrets. Un geste, un geste de tendresse, un geste insensé de totale conviction de tendresse, c’est de la politique, peut-être. Tous ont passé comme passe / le temps tous ont trépassé ils / ne reviendront plus troupeau fantomatique / et martial de bêtes égorgées ou / mutilées sous les drapeaux voici / un siècle un abîme qui n’est / presque rien toutefois car / nous avons sourires semblables et / rêves à pareille démesure aussi / fâcheusement fauchés par le réel / et celles que nous aimons auront / toujours les mêmes yeux / d’azur ou de charbon le même / regard un peu mélancolique de qui / sait les peines les joies toutes / les affres de l’existence humaine. Volontaire n’est pas volonté mais préparation souple d’une action. À perdre la tête, à s’embrasser avec violence et ferveur, à souffrir et peiner, à se tenir dans la belligérante stupeur de vivre, à marcher, marcher un peu vite qui ressemble à lent sous le juste soleil brutal, à frôler l’éphémère et entrer enfin dans le silence ultime, peut-être content. Est-ce que cela a changé ? Car nous avions un appétit féroce de joie et de beauté et l’insatiable besoin d’être aimés comme des enfants et cela rien ne pouvait nous l’ôter et cependant nous ne récoltions que des ruines. Courges, carottes, poireaux et navets défilent en fanfare et les habitants se muent en abeilles qui, au lieu de produire du miel ont su, tout au contraire, donner des fleurs. Et peut-être beaucoup, beaucoup trop, mais ce n’est jamais assez faute de baisers et d’accolades. Pendu au plafond comme un gros soleil ivre dans l’aveuglante poussière translucide des événements. Quand gisent sur le quai leurs carcasses éventrées. Quand flotte le rouge à toutes les fenêtres. Quand gronde l’orage. Quand tu lis les lignes de la main. À la mer, à la montagne, à la campagne, en Espagne, en Italie, en Suisse, au bord de l’eau, en Algérie, dans le désert, sous la pluie, en tous lieux, en Italie. Éphémères piégés dans la lumière du jour. Hommes, très nobles bêtes, plantes de toutes sortes manifestent la sauvage résolution de vivre pleinement. Et pourtant nous nageons dans un futur incertain.." // #1 Ce sont des boutons imbéciles ceux qui commandent aux bombes - 07min "La lumière est un foyer de couleurs dont les rayons se concentrent entre les fentes et la poussière. Une présence comme une disparition. Un visage égaré dans les périphéries. Une émotion. Comme flotter à la surface du regard sans se retourner. Jamais. La mémoire se diffuse au ralenti, dans un silence impeccable. La voix titube entre les lignes en projetant du désir sur les contours, par capillarité. Le temps est nu. Quand ses lèvres s’exhibent la chaleur envahit les membres. Viens dit-elle à son soupir. Quand la cigarette se consume tout autour. Quand je scrute mes déroutes en fixant le mur. Derrière n’est pas toujours. C’est le risque. Lyrique. Pendu au plafond comme un gros soleil ivre dans l’aveuglante poussière translucide des événements. À regarder la vitre cassée de l’intérieur. C’était / au temps où les melons poussaient / sur la tête des hommes au temps / où ils portaient bicornes canotiers et / calots et ceux qui sont morts / on les honore à présent d’un bouquet / de fleurs ou d’un poème patriotique lu / par de jeunes filles en tenues / traditionnelles se tenant ahuries / devant des monuments / de pierre un beau parterre de vieux / messieurs affublés de moustaches de franche / couperose et d’écharpes tricolores. Maintenant la nuit exulte. Le passé maintenant. Provisoires les êtres vivants. Provisoires les baisers brûlent. Brûlent. Provisoires les obstacles maintenant quand je scrute mes déroutes. Parfois les morts sont sans scrupule, mais il est trop tard puisqu’aussitôt brûlent. Qu’est-ce que la sauvage douleur d’être homme ? Comme une disparition. La douleur, la sauvage d’être homme. C’est cela qui nous fut demandé. Passe. Passe la main dans ses cheveux par anticipation du plaisir. Comme c’est beau, d’une élégance radicale, à la limite du soutenable, tellement c’est beau c’est provisoire. Tellement. Rouge pâle et bleu et tellement brillant avec des reflets verts. Viens dit-elle à son soupir, dans toute sa nudité. Ici commence ici. J’en ai peur. Pas plus tard qu’hier, ensuite. Des hommes venus d’au-delà des mers se battre en short dans les rizières et mourir sous les drapeaux. Est-ce que cela a changé ? Saisir l’instant, accepter la perte. C’est cela qui nous fut demandé. C’est une caresse en oscillation dans les régions voluptueuses qui produit un éblouissement, un tremblement, une vibration de l’épiderme. Un précipité de couleurs et de sons qui reflète l’absence. Un bras puis l’autre, vertige de sensations comme l’appel désinvolte et violent du réel. Une image seule n’est pas splendeur. Ce qu’il reste de leur souffle, vapeur, ombres dansant fixées sur la pellicule. Ce fut un siècle de discorde, une longue suite de désastres qui décuplaient les sentiments. Les mêmes bêtes, les mêmes arbres, les mêmes troupeaux, mêmes champs, la même grâce. Lyriques et brillants et provisoires. Errant parmi les tombes une couronne à la main. Toutefois ce sont des particules en suspension dans l’atmosphère, des griffes de givre dans les arbres que les vagues emportent. Les dromadaires et réels et apparaissent enfin. Les lois invraisemblables et cruelles des passions. À l’affût et bien sûr et encore et plus tard et vois donc. Sourire est un salut fraternel, par capillarité, un chant de lutte en rampant dans les hautes herbes avec la peur au ventre. Un siècle de décombres, de cendres et de gravats. À se tenir debout, main dans la main. À vivre et aimer et oublier et partir et faire semblant et va et vient et revient et puis danse et mourir encore." // |